2022 marquera mon parcours professionnel. Après avoir reçu le Prix d’Excellence de l’ALQ en mai dernier, j’ai eu l’opportunité d’obtenir un nouvel emploi dans l’édition et ainsi poursuivre mon parcours dans ce beau milieu littéraire québécois. Je vous propose donc de conclure cette année avec mon choix de lectures préférées de 2022, ma toute dernière en tant que libraire, un métier que j’ai eu l’immense plaisir de faire pendant près de quinze ans ! Ne vous en faites pas , je vais continuer à vous proposer des choix de lecture, tout au long de l’année. Particulièrement, ceux publiés dans notre beau groupe de maisons d’édition Groupe Ville-Marie Littérature!
De plus, je peux vous l’annoncer en primeur : notre émission de télévision « Paroles d’auteurs » reviendra pour une quatrième saison sur les ondes de TVR9 et MAtv. Ceci, grâce à vous ! Merci d’être si nombreux à l’écoute. Restez connecté ici pour plus de détails, bientôt !
Voici mes lectures préférées de 2022, sans ordre précis !
Mélasse de fantaisie / Francis Ouellette (La mèche)
Sorti un peu de nulle part, ce roman coup de poing à été l’une de mes lectures préférées de la rentrée littéraire automnale. Wow quelle belle claque ‘sua gueule ! Francis a un talent fou de nous plonger dans un univers de toughs mais aussi de personnages sensibles et attachants… J’ai été happé dès les premières lignes et je ne l’ai pas lâché avant d’avoir versé quelques larmes (de peine et de colère), au passage !
Centre-Sud, 1976. Un nouveau-né échappe aux bras de sa mère et déboule les marches du bloc-appartement. Au moment de se fracasser le crâne, le temps s’arrête : Francis entrevoit toute sa vie et entreprend de nous la raconter. Guidé par Frigo, le sans-abri bien connu du boutte, l’auteur arpente les recoins et les souterrains de sa mémoire et d’un quartier infecté par la gangrène de feu le Faubourg à m’lasse. Fresque tour à tour hilarante et troublante, Mélasse de fantaisie est constellé de personnages (réels) plus grands que nature. Or, si la faune exotique du quartier fascine, elle menace également. Laissé à lui-même, il tentera d’embrasser et d’esquiver la vie comme il peut.
La banalité d’un tir / Mali Navia (Leméac)
Grand coup de coeur pour ce premier roman ! Mali Navia propose un beau récit qui est composé de plusieurs petits fragments, donc on déguste ça tranquillement, c’est très poétique, très sensible! Belle surprise de cette année !
Ana López, née d’une mère canadienne et d’un père colombien, grandit au Québec entre deux cultures, prise entre le Nord et le Sud. Elle tente de conjuguer ses identités trouées, acceptant mal ce qui la rend différente dans le regard des autres. Son père, Alejandro, n’a jamais réussi à apprivoiser le Québec. Il y demeure pour ses deux filles, à qui il transmet malgré lui le fardeau de son exil. Puis, un jour, il retourne s’installer en Colombie. Et disparaît.
La Sarzène / Ayavi Lake (VLB éditeur)
Arrivé à la toute fin de la saison, ce roman que je considère important par son sujet (la transmission) que par son univers qui navigue entre le conte, les légendes et la force de la littérature… J’ai adoré ! Une autrice à suivre !
Fatou Mbaye voyait bien qu’Ousmane voulait faire aimer le Québec à ses enfants, à Coumba Fleur, conditionnellement. Mais elle, elle avait décidé de lui faire aimer le Québec comme il était, en prenant tout, inconditionnellement. Comme elle prenait tout du Sénégal, il fallait prendre tout du Québec, tout aimer et ensuite, ensuite seulement, faire des choix. Sarzène. Ce mot, emprunté à la poésie de Gérald Godin, désigne une étrangère. C’est aussi le surnom de Coumba Fleur dans le quartier de Parc-Extension, à Montréal. C’est là qu’elle a grandi, dans l’ombre de sa mère, femme imposante porteuse d’un lourd secret.
Que notre joie demeure / Kevin Lambert (Héliotrope)
Digne héritier de la grande Marie-Claire Blais, il rend hommage d’ailleurs dans la première partie et tout au long du roman, offre un roman coup de poing encore s’attaquant au capitalisme et au sois disants bien pensants. Brillant. Un de nos écrivains les plus brillants de sa génération et qui laisse déjà une marque importante dans notre histoire littéraire québécoise. Une autre réussite!
L’éblouissante Céline Wachowski, architecte de renommée internationale, dévoile enfin le Complexe Webuy, le premier grand projet public qu’elle réalise pour Montréal, sa ville. Aussitôt, les critiques fusent : on accuse Céline de détruire le tissu social, d’accélérer l’embourgeoisement des quartiers, de péchés plus capitaux encore. Prise dans la tourmente, l’architecte est sommée de réagir. C’est la classe dominante que Kevin Lambert met en scène ici, des gens au sommet de leur discipline et qui pour la première fois risquent de perdre pied. Quelle fiction se racontent-ils pour justifier leurs privilèges, pour asseoir leur place dans un monde qu’ils ont eux-mêmes bâti ?
Les racines secondaires / Vincent Fortier (Del Busso éditeur)
Un roman « Coming of age » touchant et vibrant. Vincent réussi à dépeindre magnifiquement le questionnement intérieur du personnage principal que de revisiter de façon tellement réaliste et sensible, le quotidien (et surtout les nuits) de la communauté gaie de Montréal de la fin des années 70 et 80. Un beau voyage intérieur et à travers des vignettes poignantes . Étonnement, Vincent offre un roman d’une grande maturité malgré son jeune âge et qu’il s’agit ici de son deuxième roman seulement !
Quand son père mourant commence à l’appeler Maurice, Philippe apprend l’existence d’un oncle, gai comme lui, qu’on lui a caché. Pourquoi cet effacement? Un roman comme un dialogue entre deux générations.
Un récit queer sur la mémoire et la transmission, entre les grandeurs de l’Alaska et les bars de Montréal pris d’assaut par la police.
Road Kill Café / Sylvain Rivard (Somme toute)
L’un des livres LGBTQ+ que j’ai le plus préféré cette année! Un touchant et percutant voyage dans les souvenirs d’un homme, à travers ses oeuvres et son imaginaire… et celui de toute une génération ! J’ai été touché par chaque lignes de ses textes et de l’imagerie proposée. Une réussite. Essentiel.
À mi-chemin entre le conte et la chronique, le tout accolé à une réalité trash, Road Kill Café nous emmène dans un univers LGBTQ peuplé d’animaux, de figures mythiques et populaires, ou encore de figurines de jouets. L’auteur, un grand lièvre, y a scrupuleusement consigné les événements au plus près de la réalité…
Perdre la tête / Heather O’Neill (Alto)
D’abord lu en anglais , je me suis délecté de ce fabuleux roman de Heather O’Neill. Celle qui nous avait donné le fantastique roman « Hotel Lonely Heart » revient avec ce nouvel opus. Un roman remarquable, cette fois sur l’amitié entre deux filles qui vire à l’obsession. L’autrice nous raconte avec sa verve habituelle, le désir, l’envie, l’ambition, mais aussi l’amour et les liens puissants qui peuvent unir deux personnes que tout sépare au fond. Brillante utilisation des prénoms des protagonistes qui résonne avec des personnalités connues de la littérature ou de l’Histoire. Rien n’est laissé à moitié dans l’œuvre de Heather O’Neill ! Cet éblouissant nouveau roman en est la preuve. Sublime traduction par l’écrivaine Dominique Fortier. Un roman magique et magnifique !
Enfant gâtée et charismatique d’un baron du sucre, Marie Antoine est la reine des gamins du Mile doré. Jusqu’à ce jour de 1873 où elle fait la rencontre de la sombre et brillante Sadie Arnett. Elles se lient aussitôt d’une amitié tumultueuse qui les poussera vers des jeux de plus en plus dangereux, au point où on jugera nécessaire de les séparer.
Morel / Maxime Raymond Bock (Cheval d’aout)
Grand roman sur les hommes qui ont construit Montréal. Roman sur la pauvreté, la « classe ouvrière ». Puissance dans l’écriture. Les liens que l’auteur crée au fils des chapitres . Véritable perfection narrative. Un roman familial, social, historique et politique qui prend vie à travers les nombreuses choses qui semblent banales, mais qui en font un récit de l’ordinaire, évocateur. Un roman phénoménal !
Ouvrier anonyme, Jean-Claude Morel a consacré sa vie aux grands chantiers de Montréal. Il a creusé le métro et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, fait surgir des îles et s’entrelacer des autoroutes. Mais si les tours qu’il a construites au centre-ville en rapprochent certains du soleil, elles allongent leurs ombres jusqu’en bas de la track : le Faubourg à m’lasse est détruit, la rue Notre-Dame rasée, et la famille Morel expropriée et déplacée tandis que des drames intimes finissent par la disloquer. Le vieux Jean-Claude, né durant la Grande Crise d’une succession de fils déchus et de pères cassés, jongle avec ses souvenirs dont il ne sait que faire jusqu’à l’arrivée en scène de sa petite-fille Catherine qui, curieuse de ses racines, vient libérer la parole et retricoter les liens décousus. Fresque grouillante de vie, tourbillon mémoriel aux fondus enchaînés bouleversants de précision, Morel raconte de l’intérieur la métamorphose de Montréal au 20e siècle, où le génie n’est ni civil ni industriel, mais profondément humain : c’est le cœur même d’une communauté têtue, vive et désordonnée qui trouvera toujours le moyen de fleurir à travers la rouille et le béton.
Boires et déboires d’une déchicaneuse / Marie-Renée Lavoie (XYZ)
Retour d’une des héroïnes les plus sympathiques de la littérature d’ici ! La surprenante et touchante Diane accepte un nouveau poste dans son entreprise et utilisera à plein régime son talent en résolution de conflits. Encore aussi drôle et sincère, l’autrice propose de sa plume agile, une troisième aventure fort réjouissante et lumineuse, qui va droit au cœur et qui fait tellement de bien !
Surveillante à la petite école, c’était bien, c’était faire œuvre utile : Diane a pu faire appel à des compétences en matière de résolution de conflits juvéniles, gestion de parents rois et autres tâches connexes (micro-onde non inclus). Mais force est d’admettre que ce n’est pas tellement moins stressant que la job qu’elle occupait au bureau… Qu’il est tentant, donc, d’accepter ce contrat – temporaire! – de « responsable de la synergie des équipes professionnelles et numériques », un rôle sur-mesure de déchicaneuse fraîchement inventé par cette chère Claudine.
Les marins ne savent pas nager / Dominique Scali (La Peuplade)
L’écrivaine nous surpend à nouveau avec un roman foisonnant, magistral et d’une grande maitrise ! Un roman historique comme il ne s’en fait peu. Incroyablement prenant, on le savoure lentement, porté par ce vent venu de la mer …
Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin possède le rare don de savoir nager. Orpheline, tour à tour sauveuse et naufrageuse, elle vit au milieu de l’Atlantique, sur l’île d’Ys, berceau d’un peuple obsédé par l’honneur et le courage. Une île où même les terriens se vantent d’être marins, où seuls les plus braves ont le privilège de vivre dans la cité fortifiée à l’abri des grandes marées d’équinoxe. Suivant le destin des riverains qui doivent se partager plages et marges, Danaé Poussin se soumettra aux cycles qui animent les mouvements de la mer comme à ceux qui régissent le cœur des hommes.
Collection Draisine – XYZ éditions
Une toute nouvelle collection de petits livres chez XYZ qui propose des textes inédits de quelques unes des autrices de la maison. Des nouvelles de quelques dizaines de pages dans l’univers des romans publiés ultérieurement… Le texte de Chris Bergeron (sorte de suite et lien entre « Valide » et son prochain roman) est particulièrement fascinant ! À découvrir…
Le monde se repliera sur toi / Jean-Simon DesRochers (Boréal)
Autre tour de force littéraire du maitre des romans aux multiples personnages et couches, Jean-Simon propose ici l’un de ses romans les plus réussis. Plus court, plus efficace encore (est-ce possible?) cette course à la vérité tissé par un des auteurs les plus brillants d’ici !
J’ai adoré !
Ce roman s’articule autour d’une chaîne de rencontres fortuites qui nous entraînent dans plusieurs boucles autour du monde. Jean-Simon DesRochers joue en virtuose de son habileté à croquer une attachante galerie de personnages. Un grand plaisir de lecture né de la tension constante entre la structure maîtrisée et l’aspect chaotique, désordonné, compulsif, de la vie des humains.
Raté / Hugo Meunier (Stanke)
Un de mes écrivains d’ici préféré ! Hugo mérite que vous vous attardiez à ses romans ! Tous plus percutants les uns des autres, il nous transporte par son humour mais surtout par sa grande sensibilité. Grand conteur, vous serez touché par ce nouveau roman qui explore les limites de l’amour, de la filiation et d’un système qui connait malheureusement trop de… ratés !
Comment reprendre le cours de sa vie après avoir tenté de se l’enlever ? C’est le défi qui attend Christian, qui a raté son suicide et qui retourne chez lui après avoir été plongé plusieurs mois dans le coma.
Mais réapprendre à vivre n’est pas la plus haute montagne qu’il aura à gravir. Il devra surtout réparer sa relation avec son fils adolescent, Robin, qui ne pardonne pas à son père d’avoir voulu l’abandonner.
Accueilli comme un survivant, voire un miraculé, par ses proches, Christian, qui conserve de graves séquelles, devra essayer de regagner une certaine autonomie, en plus de composer avec un fils révolté et une ex qui se retrouve malgré elle dans un rôle d’aidante naturelle.
Un roman sur la perte, malgré tout rempli d’espoir.
Candy / Benjamin Gagnon Chainey (Héliotrope)
Candy, une drag qui renait chaque soir dans le mythique cabaret Rocambole, à Villecresnes, meurt pourtant, petit à petit. Un soir, pendant une représentation, Candy et Mathurin vont s’aimer intensément dans la petite loge de l’artiste. Ils vont décider de s’enfuir… Une rencontre étrange dans les ruelles de Paris va les propulser vers une fuite, plus grande encore! Entre le conte cruel et la poésie et le thriller fantastique, cet intense roman se lit d’une traite, tant la charge émotionnelle y est puissante !
On suit un parcours atypique vers l’amour, la passion et contre le temps et la maladie. Fabuleuse aventure de ce couple qui cherche à trouver sa place. Immense coup de cœur pour ce premier roman, l’un de mes livres préférés de cette rentrée littéraire, qui m’a rappelé l’écriture poignante et incisive de Matthieu Leroux! À lire absolument !
Candy, drag queen étoile du cabaret Rocambole, à Villecresnes, en a assez de mourir à la chaîne toutes les nuits. Dansante diva dans sa robe de paillettes, elle rêve de devenir une icône. Une nuit hantée de janvier 198*, Candy prendra la fuite au bras de son amant Mathurin, jeune carabin de l’Université Paris-Descartes. Au détour d’une ruelle, les amoureux tomberont sur une étrange apparition. Ce sera leur premier meurtre. Cette nuit-là, les fugitifs passeront à l’acte. Ils uniront leurs destins de parias dans le sang et mettront le cap sur le paradis. Candy raconte une histoire d’amour, d’aventures et de métamorphoses… Une cavale fantasmagorique contre la montre, la maladie et la mort.
La chambre éteinte / Jonathan Bécotte (Leméac)
Proposé pour un public jeunesse, ce court livre est un petit bijou qui vient clore avec bonheur une belle trilogie de romans sur les thèmes de l’identité, de l’adolescence et de la famille. À mettre entre les mains de vos adolescents… et les vôtres, ensuite!
Un matin d’automne, le narrateur reçoit un appel de son père : celui-ci veut transformer son ancienne chambre d’enfant en établi. Le jeune homme prend alors la route vers sa ville natale, où l’attend la difficile tâche de déterminer ce qui, dans les boîtes de souvenirs accumulés, mérite d’être rescapé. Tandis qu’il retrouve les objets familiers à l’éclat terni par le temps, lui reviennent avec vivacité des moments partagés avec un premier amour, depuis longtemps perdu.
Vert comme l’enfer / Isabelle Grégoire (Québec-Amérique)
Autrice que j’adore, Isabelle Grégoire revient avec un autre roman réussi. Déroutant. Singulier de part son univers fascinant et son écriture toujours aussi prenante que vibrante. D’un style différent que ses romans précédents, elle surprend avec une double intrigue qui vous laissera sans mots !
Années 1980. Désirant oublier une trahison douloureuse, Alice part à l’aventure au cœur de la jungle amazonienne. Trente ans plus tard, à Québec, Flora tente de découvrir la vérité sur ses origines. Quelles eaux troubles relient les deux femmes?
Maudit Silence / Chloé Sainte-Marie & Jean Morisset (L’Hexagone)
Belle surprise de cet automne, ce livre album-double de Chloé Sainte-Marie et Jean Morisset est bien plus qu’un magnifique objet. Un vibrant hommage aux racines littéraires des pleuples autochtones. Leurs voix, ici portées par la musique et celle de Chloé et de ses amis est un véritable bijou à s’offrir ou à donner en cadeau ! Superbement illustré, ce livre qui accompagne les deux disques-compacts vous transportera…
Dans un beau-livre en couleurs qui contient un double-album, Chloé Sainte-Marie et Jean Morisset réunissent l’histoire, les langues et le territoire des trois Amériques. Morisset, écrivain-géographe et grand complice de Chloé dans ce vaste projet, a écrit beaucoup des chansons du disque et les nombreux poèmes originaux qui les accompagnent, ainsi que plusieurs textes qui mettent en contexte les contributions des nombreux compagnons de route de Maudit silence, dont : Joséphine Bacon, qui signe le poème-titre du projet, chanté en français par Chloé et récité par Joséphine en innu ; Nancy Huston, qui a offert une chanson originale sur le souvenir de son père ; le poète haïtien James Noël, avec trois chansons en créole ; et aussi, d’outre-tombe, Jack Kérouac et Louis Riel, dans les bouleversantes mises en musiques d’Yves Desrosiers, fidèle compositeur de Chloé Sainte-Marie
Écoutez des extraits ici:
Madonna : le déclin orchestré / Lucas Prud’homme-Rheault (Varia)
Malgré un titre un peu racoleur et qui pourrait porter à confusion, surtout pour les « haters » de la Reine de la pop, ce livre se révèle comme un ultime hommage à celle par qui les scandales arrivent ! L’auteur propose, en décortiquant la majorité des oeuvres de l’artiste, de démontrer l’influence de celle-ci sur des questions sociales et politiques, entres autres.
Un livre essentiel pour les fans et pour ceux qui veulent comprendre l’artiste derrière celle qui aime (et qui a besoin?) de provoquer ! Un livre qui arrive à point !
Depuis quarante ans, l’œuvre révolutionnaire de Madonna révèle une artiste engagée dans la marche du monde, soucieuse d’éveiller les consciences. Comme en témoigne le présent essai, s’impose aussi chez elle une volonté inébranlable de fustiger les figures de l’extrême droite (Vladimir Poutine, Donald Trump, Marine Le Pen) et d’investir la rue tout autant que la scène pour faire entendre une parole déliée, fondamentalement contestataire et féministe.
Maple / David Goudreault (Stanké)
Attention ! Femme enragée … engagée dans une course à un meurtrier. Il y aura des victimes. Plaisir de retrouver un des personnages de l’univers de la Bête, son oeuvre-phare et populaire. Une enquête prenante par un personnage atypique (comme à l’habitude de l’auteur) et pourtant touchante! On se laisse prendre rapidement par l’intrigue écrite par David Goudreault. Truculente et parfois difficile intrusion dans le monde interlope d’Hochelaga-Maisonneuve, Maple ne vous laissera pas de glace!
« Quand même pas tous les jours qu’une péripatéticienne bien mûre arrive à résoudre un paquet de crimes, à doubler la police et à neutraliser un tueur en série du même élan. Ça vaut la peine d’être raconté.Attachez vos tuques avec de la broche à dents, ça va fesser fort. »
Les pénitences / Alex Viens (Cheval d’aout)
LE LIVRE dont j’ai le plus parlé cette année !
LE LIVRE à lire de cette année, si vous n’avez qu’un seul à lire !
La douleur et la vengeance rôdent dans les pages rudes et provocantes de cette première œuvre de fiction de l’autrice. Véritable coup de poing littéraire en plein cœur, ce court roman d’Alex Viens propose une chute dans les crevasses de la violence familiale, de la pauvreté et de la perversité qu’impose la domination. Je suis impatient de connaitre la suite des choses pour cette auterice !
Jules rend visite à son père, Denis, un vieux punk imprévisible, afin de lui remettre une énigmatique petite boîte. Après un silence de dix ans, leurs retrouvailles s’orchestrent autour d’un spaghetti bien arrosé. Mais Denis veut dicter les règles du jeu et la tension monte, dévoilant les raisons de ce huis clos qui vire bientôt au cauchemar. Portée par les chansons de The Cure, parmi les flaques d’urine et les débris de la télévision, Jules mettra le point final à ce crescendo de violence qui la révélera tantôt victime, tantôt bourreau. Entre cruauté et nostalgie, Les pénitences ressuscite l’enfance de deux fillettes sous la coupe d’un adulte dangereux aux lois arbitraires. Ce thriller à la prose fiévreuse, où le détail inquiétant et la menace imminente pulsent dans la lueur lavande des enregistrements VHS, montre les ramifications mentales, émotives et sexuelles des relations abusives et de la pauvreté.
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