Chronique livre pour TC-Media Nouvelles en collaboration avec l’Association des Libraires du Québec (ALQ)

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« Le monde par-dessus la tête »

de Caroline Paquette

(Éditions XYZ)

Dans ce premier livre, Caroline Paquette nous plonge dans l’enfance. Cette innocence que l’on croit perdue réapparaît aux détours des pages. Elle nous propose, en trois novellas, de revisiter nos souvenirs. Ces trois histoires se rejoignent, s’unissent et se parlent dans une prose nostalgique, mais vivante.

r_691On parle de l’enfance qui ne nous quitte jamais véritablement, mais surtout, par le regard de ces enfants, on magnifie chaque souvenir, en quelque chose de grand, d’insaisissable et que l’on ne veut pas oublier. Ses lignes parlent de la famille, d’amitié et de la peur de grandir, de tout oublier et, inévitablement, de finalité !

J’ai adoré ce livre qui, même s’il s’agit d’une première publication, nous surprend avec ses mots puissants, riches et par son style singulier et fort. Les thèmes des souvenirs, de la nostalgie, des traditions familiales sont souvent oubliés dans la littérature et c’est fort dommage. Caroline Paquette nous invite à garder notre coeur  jeune. Ses histoires: une fête familiale aux invités plus grands que nature ou bien celle d’une amitié à sens unique sont revisitées par l’adulte que ces personnages sont devenus…

Ce roman m’a beaucoup rappelé l’excellent La Petite et le vieux de Marie-Renée Lavoie par son intelligence, sa douceur et la beauté du texte. Un premier livre fort, pour une auteure que je vais suivre assurément !

Extrait:

« Aujourd’hui, les enfants crieraient « Est où la télécommande? », mais à l’époque, je devais traverser la cuisine, le salon, et changer d’émission sur le téléviseur même. Ce soir-là, mon père venait de nous concéder « Bon, OK, vous pouvez changer de poste »… et je m’étais aussitôt élancée dans le salon.  Les enfants peuvent ainsi, d’une seconde à l’autre, avoir tout leur être saisi, happé par un nouvel intérêt: ils iront en courant, le corps et l’esprit au-devant du plaisir, d’un seul mouvement. Les adultes sont plus lourds, on dirait qu’ils s’économisent. Pour les mettre en branle, il faut beaucoup, il faut du fort, du neuf ou bien de l’urgence, car la joie ne les fait plus courir, ne vient plus chercher en eux qu’un élan apaisé et revenu de tout. »

Billy Robinson

Libraire à la Librairie de Verdun


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